و الله يا أخت أمال أنا عيان في الفرنسية الله غالب
حوستلك لقيت هذا مرانيش عارف الى يفي بالغرض ولا لالا
La révolution nationale pétainiste avait renforcé en Algérie entre octobre 1940 et novembre 1941 les partisans d'un ordre colonial brutal, sous les ordres du général Weygand. Mais, avec le débarquement américain en novembre 1942, les conditions politiques changent. L'entrée en guerre de l'Afrique du nord aux côtés des Alliés qui se préparent se traduit par une importante mobilisation : 168 000 Français d'Afrique du Nord sont mobilisés, soit 20 classes. La population d'Européens en Afrique du Nord étant à cette époque de 1 076 000 personnes4, l'effectif sous les drapeaux en représentait donc 15,6 %, soit une personne sur six ou sept. Il faut donc souligner la faiblesse des effectifs laissés sur place5.
Pour la première fois est appliquée la conscription aux musulmans qui jusqu'alors en étaient dispensés, ce qui en conduit environ, sur quelque 7 millions, 150 000 sous les drapeaux. Messali Hadj, chef du principal mouvement nationaliste algérien, le Parti du peuple algérien (PPA, interdit), reste emprisonné et c'est le 1 et le 8 mai 1945 que plusieurs manifestants ont appelé à la libération Messali Hadj6. Ferhat Abbas, dirigeant des Amis du Manifeste et de la Liberté, demande que les musulmans qui s'apprêtent à entrer en guerre soient assurés de ne pas rester « privés des droits et des libertés essentielles dont jouissent les autres habitants de ce pays. »7.
Le 7 mars 1944, le Comité français de la Libération nationale adopte une ordonnance attribuant d'office la citoyenneté française, sans modification de leur statut civil religieux, à tous les indigènes disposant de décorations militaires et de divers diplômes tels que le certificat d'études, etc. En 1945, environ 62 000 combattants en bénéficient, ce qui suscite diverses oppositions dans certains milieux européens en Algérie. Les dirigeants nationalistes algériens espèrent alors beaucoup de la première réunion de l'Organisation des Nations unies à San Francisco le 29 avril 1945.
Réactions
Le 19 mai, à la demande du ministre de l’Intérieur Tixier, de Gaulle nomme le général de gendarmerie Tubert, résistant, membre depuis 1943 du Comité central provisoire de la Ligue des droits de l'homme (où siègent également René Cassin, Pierre Cot, Félix Gouin et Henri Laugier), membre de l’Assemblée consultative provisoire, dans le but d’enquêter sur les évènements. Mais, pendant six jours, du 19 au 25 mai, la commission fait du sur-place à Alger. Officiellement on attendait l’un de ses membres « retenu » à Tlemcen. Dans les faits, c'est bien Tubert qui est retenu à Alger. On ne le laisse partir pour Sétif que le 25 mai, quand tout y était terminé. Et, à peine arrivé à Sétif, il est rappelé à Alger le lendemain, le 26, sur ordre du gouvernement, par le gouverneur général Chataigneau. Si bien qu’il ne peut se rendre à Guelma.
Peu d'Européens protestent contre ces massacres. Par exception l'un d'eux, le professeur Henri Aboulker, médecin juif et résistant (l'un des organisateurs du putsch du 8 novembre 1942, qui a permis le succès de l'opération Torch à Alger), s'élève contre ces massacres. Il publie plusieurs articles dans le quotidien Alger Républicain, réclamant certes la sanction sévère des meurtriers provocateurs qui avaient assassiné 102 Français, mais à l'issue d'une procédure légale régulière. Et surtout, il dénonce sans réserve les massacres massifs et aveugles de milliers d'Algériens innocents. Il réclame aussi la libération immédiate de Fehrat Abbas, dont tout le monde savait qu'il avait toujours cantonné son action dans le cadre de la légalité. Henri Aboulker estimait que la défense des innocents devait primer toute considération politique.
Le communiqué du Gouvernement Général le 10 mai illustre la manière dont les autorités de l'époque ont présenté ces événements :
« Des éléments troubles, d'inspiration hitlérienne, se sont livrés à Sétif à une agression armée contre la population qui fêtait la capitulation de l'Allemagne nazie. La police, aidée de l'armée, maintient l'ordre et les autorités prennent toutes décisions utiles pour assurer la sécurité et réprimer les tentatives de désordre. »
Dans ses Mémoires de guerre, Charles de Gaulle chef du gouvernement à l'époque des faits, écrit en tout et pour tout :
« En Algérie, un commencement d'insurrection survenu dans le Constantinois et synchronisé avec les émeutes syriennes du mois de mai a été étouffé par le gouverneur général Chataigneau. »
Houari Boumediene, le futur président algérien a écrit :
« Ce jour-là, j’ai vieilli prématurément. L’adolescent que j’étais est devenu un homme. Ce jour-là, le monde a basculé. Même les ancêtres ont bougé sous terre. Et les enfants ont compris qu'il faudrait se battre les armes à la main pour devenir des hommes libres. Personne ne peut oublier ce jour-là. »
Kateb Yacine, écrivain algérien, alors lycéen à Sétif, écrit :
« C’est en 1945 que mon humanitarisme fut confronté pour la première fois au plus atroce des spectacles. J’avais vingt ans. Le choc que je ressentis devant l’impitoyable boucherie qui provoqua la mort de plusieurs milliers de musulmans, je ne l’ai jamais oublié. Là se cimente mon nationalisme. »
Albert Camus dans le journal Combat des 13 au 23 mai31 demande qu'on applique aux Algériens (il dit : « Le peuple arabe ») les « principes démocratiques que nous réclamons pour nous-mêmes ». Il affirme qu’il y a crise — et non de simples incidents — que « le peuple arabe existe », qu’il « n’est pas inférieur sinon par les conditions où il se trouve ». Plus encore, il proclame que « l’Algérie est à conquérir une seconde fois ».
Ferhat Abbas, dans son Testament politique, écrit en 1945 et resté inédit jusqu'en 1994, condamne « les organisateurs d’émeutes, ceux qui avaient poussé à la violence des paysans désarmés ... ceux qui tels des chiens sauvages se sont jetés sur Albert Denier, secrétaire de la section communiste, auquel un salaud sectionna les mains à coup de hache »
Conséquences
Le général Duval, chargé du rétablissement de l'ordre, dit à cette occasion au gouvernement colonial : « Je vous donne la paix pour dix ans, à vous de vous en servir pour réconcilier les deux communautés. Une politique constructive est nécessaire pour rétablir la paix et la confiance. »33,38 Ces propos se vérifieront puisque, 9 ans plus tard, l'insurrection de la Toussaint 1954 marquera le début de la guerre d'Algérie.
De nombreux historiens pensent que ces événements marquent le véritable début de la guerre d'Algérie. Pour de nombreux militants nationalistes comme Lakhdar Bentobbal, futur cadre du FLN, le massacre symbolise la prise de conscience que la lutte armée reste la seule solution. C'est à la suite des événements du 8 mai que Krim Belkacem, l’un des six fondateurs « historiques » du FLN, décide de partir au maquis. En 1947, le PPA crée l'Organisation spéciale (OS), une branche armée, dirigée par
Aït-Ahmed puis par Ben Bella
عذرا ان كنت لم اوفق في مساعدتك
لو العربية لكنت ربما أفدتك أكثر